Les abeilles sont apparues sur Terre, il y a quelques 50 à 60 millions d’années. Elles ont pu mettre à profit les propriétés de la propolis pour protéger la ruche des infections.
La propolis kesako ?
Intéressons-nous d’abord à l’étymologie de la propolis, on apprend que ce mot provient du grec ancien, pro et polis , qui signifient respectivement, « devant » et « cité ou ville », la propolis est donc une substance placée devant la cité (en l’occurrence la ruche) pour la protéger. Il se pourrait également que le terme propolis provienne du latin « propolire » qui signifie « enduire ».
De quoi est-elle composée ?
La propolis est une substance
résineuse, gommeuse, balsamique, de couleur variable, récoltée par les abeilles
sur l’écorce d’arbres comme les conifères (pins, sapins, épicéas) et aussi sur
les bourgeons de plusieurs espèces (aulne, saule, bouleau, prunier, frêne, chêne,
orme et surtout peuplier).
Les abeilles placent cette
substance sur leurs corbeilles à pollen qui se situent sur leurs pattes arrière.
Une fois de retour à la ruche, la propolis est mélangée à de la cire, les abeilles
y ajoutent également de la salive pour la rendre malléable. C’est à ce stade
final que l’on peut vraiment parler de propolis.
La composition de la propolis est variable, en effet
selon où se situe la ruche, les espèces végétales à proximité seront
différentes. Toutefois, la propolis est plus généralement composée de ces éléments
et peut en contenir jusqu’à 300 différents !
Utilisation de la propolis par les abeilles :
Cette propolis permet de réduire la taille de l’entrée, mais aussi de réparer des rayons ou des fissures, de fixer les cadres mobiles pour réduire les vibrations, d’embaumer les cadavres des intrus, d’aseptiser la ruche. Chaque année, la propolis est renouvelée.
La propolis dans l’Histoire :
Les Égyptiens se servaient de
la propolis pour panser les plaies et brûlures, mais aussi pour momifier leurs
morts afin de les protéger des champignons ou d’autres agents infectieux qui
pourraient compromettre l’intégrité du corps. Le papyrus d’Ebers, écrit XVI siècles
avant Jésus-Christ, nous cite l’usage d’une « cire noire
» qui pourrait
faire référence à la propolis.
Les Grecs (Aristote, IIIème
siècle avant Jésus-Christ) et les Romains (Pline, Ier siècle avant
Jésus-Christ) recourraient à la propolis pour soigner les blessures (blessures
de guerre à cette époque mouvementée marquée par les conquêtes). Les soldats
portaient sur eux de la propolis pour l’appliquer le plus rapidement possible
sur les plaies afin d’éviter le pire (gangrène, amputation, agonie, mort…).
Le grand médecin perse du Xème
siècle, Avicenne, cite la propolis comme un « grand médicament
».
Du XVIIème au XXème siècle, la
propolis était le remède majeur pour aseptiser les plaies infectées. Elle a même
été utilisée lors de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945).
Les études sur la propolis :
La propolis bénéficie de nombreuses études à travers le monde, ces dernières nous révèlent ces différentes propriétés :
-Antibactériennes :
oSynergie avec la pénicilline et la streptomycine
oStaphylocoques
oStreptocoques
oBactéries de la plaque dentaire responsables de gingivites, parodontites, caries
oAcné
-Antivirales :
oHerpes
oGrippe
oGastroentérite
oVerrue
oMolluscum
-Antifongiques :
o Candida albicans
o Aspergillus
-Anti-inflammatoires
-In vitro posséderait des propriétés anticancéreuses
Différentes propolis :
- Propolis brune :
Il s’agit de notre propolis européenne, comme vu auparavant elle est composée de substances provenant de différents végétaux.
Elle est essentiellement antibactérienne et antifongique. Elle est stimulante de l’immunité. Par son action anti-inflammatoire, elle soulage les douleurs articulaires. Elle est antioxydante. Également, c’est une très bonne cicatrisante et régénérante cutanée, associée au miel elle favorise la cicatrisation des brûlures, mêmes importantes.
- Propolis verte :
À la différence de la propolis brune, mais de la même manière que la propolis rouge, elle provient d’une seule espèce végétale : Baccharis Dracunculifolia , appelé également romarin des champs (qui n’a rien à voir avec notre Rosmarinus officinalis ). Cette espèce se retrouve dans la région du Paraná au Brésil, où aucune agriculture intensive n’a lieu, ce qui fait que cette propolis est exempte de pesticides ou autres intrants chimiques.
La propolis verte contient entre 6 et 8 % d’artépilline C, soit 2 à 3 fois plus que sa cousine la propolis brune. Cette molécule possède des propriétés antioxydantes, antimicrobiennes, anti-inflammatoires, anti-génotoxiques, anti-angiogéniques. Elle possède également des propriétés antiulcéreuses (intéressante donc dans les ulcères à Helicobacter pylori : action antibactérienne ET antiulcéreuse).
- Propolis rouge :
De la même manière que la propolis verte, elle provient d’une seule espèce végétale qui est un palétuvier : Dalbergia ecastophyllum . Les tiges de cet arbre produisent un exsudat rouge en cas d’attaque d’un coléoptère particulier. Cet exsudat est ensuite collecté par les abeilles, puis mélangé à leur salive et à de la cire, ce qui donne la propolis rouge.
Elle est récoltée dans le Nord-Est du Brésil, dans les zones de mangroves.
Cette propolis présente une activité particulière en plus de ces autres cousines. En effet, elle est riche en isoflavones qui miment l’activité des œstrogènes de notre corps, on parle alors de phytoœstrogènes. Elle sera donc intéressante dans les symptômes de la ménopause, et dans l’ostéoporose. Elle n’est donc pas indiquée en cas d’antécédents de cancers hormonaux-dépendants ou de mastoses.