La phytothérapie et l’aromathérapie sont des disciplines thérapeutiques qui ont le vent en poupe. Au-delà d’un effet de mode, ces approches thérapeutiques s’inscrivent en effet dans la durée depuis plusieurs années. Mais, faute d’un cadre réglementaire suffisant, les dérives sont légion. Les patients et usagers des médecines complémentaires recourent de plus en plus à ces approches thérapeutiques pour diverses raisons qui leurs sont propres. Or ces raisons ne sont pas toujours légitimes. En effet, la phyto-aroma s’inscrit dans une démarche complémentaire de la médecine allopathique et ne la rejette pas, bien que l’usage des plantes puisse représenter une alternative justifiée dans certaines indications. Le recours aux médicaments de synthèse demeure cependant majoritairement nécessaire. De nombreuses critiques peuvent être émises à l’encontre de l’allopathie, mais elle a permis et permet toujours de soigner des maladies graves, chroniques, et elle intervient également avec brio dans les situations d’urgence vitale. Après cette brève introduction, j’aimerais évoquer les différents constats que j’ai pu faire et les analyser.
Avec l’utilisation importante de l’HE de ravintsara au cours des mois d'hiver, il est important de savoir quel chémotype nous utilisons. L’HE de ravintsara est antivirale, fluidifiante et immunostimulante. L’HE de bois de Hô est antalgique, sédative et anxiolytique. L’HE de camphrier est antalgique et decontracturante. Aucune utilisation par voie orale, réservée à l’adulte. Elle est épileptisante et neurotoxique. Ces propriétés sont à titre informatif et ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical.
Hier, en me promenant, j’ai pu voir des tapis de colchiques (Colchicum autumnale) dans les prés humides. Et comme nous le rappelle la chanson « colchiques dans les prés, c’est la fin de l’été… ». Chaque année, il y a des accidents avec cette plante du fait de sa très haute toxicité. La raison de ces accidents est la confusion possible avec d’autres plantes dont les feuillages peuvent se ressembler, il s’agit de l’ail des ours (Allium ursinum) et du safran (Crocus sativus). Le colchique possède 6 étamines contre trois chez le safran, le premier fleurit en septembre et le second d'octobre à novembre. Toutes les parties du colchique sont toxiques (le bulbe, la tige, les feuilles, la fleur). Le nom de Colchicum provient de la région de Colchide (actuelle Géorgie) où la magicienne Médée officiait. Le colchique porte également les noms de « safran bâtard », « tue-chien ». Sa toxicité était déjà connue des anciens Grecs, et c’est à partir du second siècle de notre ère, que Gallien le préconisait dans le traitement de la crise de goutte. Puis son usage sera abandonné jusqu’au XIXème siècle, à cause de sa très forte toxicité. Et c’est en 1884, que la colchicine, qui est un alcaloïde, a été isolée. La toxicité intervient à très faible dose, une dizaine de milligrammes suffisent, et la mort intervient entre 20 et 40mg. Les premiers symptômes sont des brûlures d’estomac, des nausées et des vomissements. Une soif intense intervient, puis des tremblements et un ralentissement cardiaque apparaissent rapidement, jusqu’au délire, puis la mort.